Conseils de pros : Les tirages sur bâches pour un autre rapport d’échelle et de matière

Guillaume Dimanche est un artiste visuel qui réalise des photomontages en très grand format. Ses œuvres, qu’il appelle “tableaux photographiques”, sont des témoignages sur le contemporain, qu’il compose à partir de longues séances de prises de vues. Pour ses expositions, qu’elles soient en intérieur ou en extérieur, ses tirages sont des impressions directes sur Bâche Frontlit M1 450g, réalisées au laboratoire Picto Grand Paris.
 
Mes travaux photographiques sont des photomontages, ce sont des assemblages de centaines de clichés, ce qui m'amène à produire des fichiers de très grand format. Le choix du support occupe une part importante dans la production de l'œuvre. J'ai commencé à utiliser les bâches il y a 13 ans. C’était à l’occasion d’une exposition présentée en extérieur. À l’époque, j’avais trouvé une imprimerie pour bâche de camion. Aujourd’hui, tous mes tirages sont réalisés sur Bâche Frontlit M1.
 
Exposition en intérieur, 2011 © Guillaume Dimanche
 
Pour moi, l’impression directe sur bâche est l’occasion de réaliser des tirages de très grand format. A cette taille, on obtient un effet visuel fort. Exposées dans un paysage urbain ou naturel, mes photographies - à grande échelle de l'objet représenté, parfois à échelle 1/1 - dégagent une force sur leur environnement. Le support de la photographie est un élément indissociable du sujet. La forme et le fond sont contraints à être en harmonie. J'utilise donc ces supports principalement pour mes sujets de paysages industriels et urbains.
 
Exposition en extérieur, montagne de Reims, 2013 © Guillaume Dimanche
 
Mon choix s’est très vite porté sur la Frontlit M1 pour répondre à mes besoins de grand format, pour une utilisation en extérieur ou en intérieur lorsque l’espace le permet. Et j’aime également son côté un peu brut, très en accord avec mes sujets industriels. Elle est également très solide et c’est un aspect essentiel pour l’utilisation en extérieur par exemple. Le mode d’accrochage de la bâche ajoute également un sens à mon travail selon les finitions d'accrochage : les tendeurs, la pose de vis ou de clous… on obtient un autre rapport à la matière, cela ajoute à l'image de la souplesse, de la tension ou de la fragilité.
Selon mes projets futurs, je ferais bien des tests sur l’Anticurl pour sa planéité
 
Exposition en extérieur, Doha 2015 © Guillaume Dimanche
 
Je m’éloigne des expositions traditionnelles en galerie et c’est ce que j'apprécie. Les différences de rendu entre un tirage sur un papier traditionnel et un support souple comme la bâche, ce sont avant tout les effets visuels et d'échelle. L'objet, le paysage, le corps mis en scène sur un grand format, atteignent autrement le regard. La rudesse et la solidité du support, permettent d'éviter la mise sous verre en protection, quasi indispensable avec un tirage traditionnel. L’œuvre se rapproche ainsi plus d’un tableau peint, ce qui est une des aspirations de mon travail. Ainsi, mes photographies ont une toute autre respiration. Elles ne sont ni encadrées, ni collées, encore moins enfermées sous verre.
 
Pour moi, opter pour les impressions sur bâche offrent de nombreux atouts, en plus du rendu purement artistique : la solidité de manipulation, la facilité de stockage, l’absence ou la très faible détérioration des couleurs et du support dans le temps, et bien entendu le coût moindre à la production de tirage grand format, ce qui réduit non négligemment le prix final de l'œuvre pour un collectionneur.
Cependant, je guette l’arrivée de bâches avec des textures plus fines, et des machines qui permettent des impressions à 300 dpi : j’ai des fichiers de 2 milliards et demi de pixels, ils sont tirés à 150 dpi sur bâche pour une taille de 600x300 cm, c'est au quart de leur taille réelle.