Conseils de pros : La finalité du tirage pour affiner ses choix de papiers

Gildas Lepetit Castel est un photographe français de 40 ans. Véritable amoureux de l’argentique, il est également enseignant et auteur. Depuis 2006, il a édité une vingtaines de livres dont 4 guides techniques sur le photographie publiés aux éditions Eyrolles. Aujourd’hui, il nous explique que la finalité du tirage a une incidence sur le choix du papier.
 
Je travaille en argentique, j’ai une chambre noire dans laquelle je tire moi-même mes images noir et blanc sur papier argentique : baryté ou RC. Mais pour mes travaux couleur ou ​pour ​des agrandissements très importants en Noir et Blanc je ​numérise mes négatifs pour réaliser des tirages​ numériques.
 
Le rôle du tirage, qu’il soit destiné à l’exposition ou à l’édition a une incidence directe sur le choix du papier, j’en parle d’ailleurs beaucoup dans mes ouvrages et guides. C’est bien entendu la finalité qui donnera la forme précise du tirage et par conséquent le choix du papier. Prenons un exemple très simple : si une exposition ​ou la présentation des photos se fait ​dans des cadres sans verre, dans ce cas le choix du papier et de sa surface sera primordial.​ Si le tirage est fait pour accompagner l'édition de tête d'un livre, il se devra de ressembler à l'impression de l'image dans le dit ouvrage. (Même si c'est avant tout à l'impression du livre de se rapprocher au mieux des tirages !)
 
 
Pour choisir le bon papier, je fais des tests, et j’attends d’un papier - pour mes impressions numériques - qu’il ​conserve une cohérence avec mes tirages argentiques.​ En laboratoire argentique je tire souvent sur du Warmtone FB mat et il est important pour moi de retrouver un rendu assez proche avec les tirages pigmentaires, notamment lorsqu'une exposition mêle images noir et blanc et couleur…
 
En général, je choisis des papiers mats tel que le Bright White 310g ​ou bien le Museum Etching chez ​Hahnemühle​ qui offre une matière et texture supplémentaire.​ J'avais eu l’occasion de voir leur rendu chez un ami qui avait effectué des tirages sur ces papiers. Une fois choisi et adopté on a du mal à se séparer d'un papier c'est un peu comme changer de marque de cordes de guitares, la sonorité et les habitudes changent...
 
Un papier correspond à une écriture, une matière, un rendu qui demande à être unifié dans le cadre d’une série​. C'est comme la tonalité d'un album de musique ou l’étalonnage au cinéma. Chaque série peut nécessiter d’avoir des papiers différents.
 
[Photos : en haut Anvers et ci-dessus, le rétro malgré lui © Gildas LePetit-Castel]