Rencontre avec Philippe Bonnaud, Responsable de production Picto Grand Paris

En 70 ans, PICTO a développé une expertise unique dans le domaine du laboratoire photographique. Au fil des décennies et des évolutions technologiques, le laboratoire a su s’adapter pour accompagner au mieux les professionnels. Au début de cette année 2019, le site de Courbevoie, dédié notamment aux grand formats et aux impressions directes, a emménagé à Gennevilliers. L’occasion de présenter Philippe Bonnaud, Responsable de production du site Picto Grand Paris, qui nous raconte son évolution dans l’entreprise et son arrivée à l’ère du numérique au début des années 90.
 
 
Aujourd’hui, vous êtes le responsable de production à Picto Grand Paris, pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
 
Après 3 ans d’études en photographie aux Gobelins, j’ai débuté ma carrière dans une société qui traitait une particularité de laboratoire : le banc titre. C’était au tout début des années 80, à cette époque les diapositives n’étaient pas réalisés sur ordinateur, nous utilisions des grosses caméras 35mm pour faire des animations. Avec plusieurs projecteurs ont faisaient des animations à partir d’images fixes.
J’ai collaboré avec plusieurs sociétés qui m’ont amenées à connaître le laboratoire Picto, c’était au moment de l’arrivée des tous premiers imageurs numériques.
J’ai rejoint l’équipe en 1993, on m’a proposé le poste de responsable du service numérique de Picto La Défense. J’avais en charge la responsabilité du service de shooting diapo, du service de PAO, et des débuts des réalisations de tirage en grand format. À cette époque nous travaillions avec une machine électrostatique et les toutes premières imprimantes numériques jet d’encre. Je me souviens de cette première année, Picto et Kodak avaient organisé une grande soirée de lancement du “Photo CD”. C’était une révolution, on développait les films des clients et on les scannait en 5 résolutions sur un support Cd-rom…
 
 
Entre 1993 et aujourd'hui, nous avons vécu de nombreuses révolutions technologiques, comment a évolué votre travail au sein du laboratoire ?
 
En plus de 25 ans, ça a énormément bougé, il y a même eu un moment où on a mis de côté le grand format au profit de la photogravure. Mais au début, le travail était essentiellement du shooting de diapo et le scan Photo CD. C’était les balbutiements du grand format, qui n’allait pas au delà de 160cm de laize. Cette activité a été confiée à une société extérieure, Stand Image. C’est à ce moment que j’ai quitté le service de Défense pour rejoindre, en tant que responsable de service, la filiale du Studio La Comète, spécialisé dans la numérisation de masse et le développement de photothèque. C’était là-bas que s’opèraient les toutes nouvelles expériences de développement informatique, web et photothèques… Edy Gassmann gérait directement le Studio. Après son décès en 2004, je suis revenu au service grand format de La Défense. Les prestations étaient à nouveau réalisées en interne, puisque nous avions intégré la société Stand Image. Presque 10 ans après mes débuts au sein de Picto, la technologie grand format avait grandement évoluée, nous travaillions sur de grosses machines aux solvants lourds qui n'imprimaient plus en 160 cm mais en 320 cm de laize. Les machines étaient à peu près les mêmes qu'aujourd'hui, mais avec une qualité bien moindre. Nous avons également gagné en confort, alors que nous étions à la règle et au cutter, aujourd'hui on a des tables de découpe numériques ! C’était plus artisanal disons (rires).
 
Pour nos impressions directes nous travaillons avec des machines à lampes UV. Récemment, nous sommes passés de la technologie de séchage à lampes mercure aux LED. L’avantage du LED c’est que les réglages de séchage, permettent de changer l’aspect du tirage final. En fonction du séchage, on peut obtenir plus ou moins de brillance, avoir du satiné ou même du mat… Et puis les LED ne chauffent pas, on évite ainsi la déformation des supports. Ces nouvelles machines n’apportent que du positif.
 
 
Quelles sont les prestations réalisées à Picto Grand Paris ?
 
Ici, on retrouve plusieurs types de prestations. En premier lieu il y a le grand format et l’impression directe, que soit pour l’annonceur ou les photographes (notamment venant de PictoOnline). Ce sont les mêmes machines, les mêmes supports; nous n’avons pas tout à fait le même système de production: pour les photographes nous travaillons à l’unité, alors que l’annonceur c’est un travail en série. Ce n’est pas le même type d’organisation, mais nous réussissons à faire cohabiter l’artistique avec le semi-industriel. Nous nous occupons également de toutes les prestations de contrecollage des commandes PictoOnline et art graphique envoyées par Picto Bastille.Une activité transverse est en train d’émerger et de se développer depuis un an et demi, c’est la PLV. Enfin, nous avons un grand service entièrement dédié aux annonceurs de luxe. Nous réalisons 80% des duratrans pour les caissons lumineux en parfumerie.
En fin de compte nos activités sont très ouvertes, et cela se fait en fonction de l’opportunité des demandes.
 
 
En tant que responsable de production, quel est votre rôle ?
 
Sur le site de Picto Grand Paris, nous sommes 43, et mon rôle est de gérer l’intégralité des équipes. Mon travail doit permettre que les productions se déroulent sans accroc : de la gestion des stocks, des fournisseurs, au bon fonctionnement des machines. Tout le monde a un rôle bien défini que je travaille avec les responsables de chaque service, c’est ce qui fait que tout fonctionne au mieux. Je participe également aux calculs des prix, je suis sans cesse à la recherche de nouvelles matières…
Avec le déménagement, nous avons doublé notre surface, nous sommes passés de 1500 à 3500m2. Nous avons ajouté des machines et renouvelé certaines au passage. Nous avons fait l’acquisition d’une 2ème table de découpe numérique et d’une nouvelle scie à panneaux. Nous avons beaucoup plus d’espace et de meilleures conditions pour travailler et stocker. Mais surtout le nouveau site offre un vrai espace d’accueil pour les clients et c’est important.
 
 
Portrait et Photos : © Marine Ferrante