Rencontre avec un tireur : Payram et la pratique traditionnelle argentique

Depuis 70 ans, le laboratoire PICTO, éternel complice, accompagne les photographes dans leur création, avec le noir et blanc argentique comme point de départ de cette aventure historique. A l’heure du numérique, PICTO n’oublie pas la pratique traditionnelle, et c’est à l’occasion du programme éditorial Picto & Guests initié pour l’anniversaire du laboratoire, que nous avons rencontré Payram, sculpteur de lumière en chambre noire…
 
 
Payram est né en Iran. C’est dès son plus jeune âge, dans la maison familiale d’un quartier populaire de Téhéran, qu’il découvre la photographie. Son frère est passionné de chimie, la photographie se révèle à lui à travers le laboratoire et le tirage. Ce qui débute comme une curiosité d’enfant va se transformer en vocation. Au début des années 80, la révolution islamique le contraint à quitter son pays, il arrive à Paris et souhaite perfectionner sa pratique du tirage photographique. Il entre alors au laboratoire Picto aux côté de Pierre Gassmann. La chambre noire devient son terrain de jeu, il réalise ainsi les tirages des plus grands photographes. Dans cet entretien, Payram nous parle du rapport de confiance qu’il entretient avec les artistes. Un rapport qu’il qualifie d’organique et d’essentiel. Pour devenir le parfait interprète des photographes, la qualité première d’un tireur réside dans l’écoute et sa capacité à s’imprégner de l’univers de l’auteur.
Si Payram compte parmi les figures emblématiques du laboratoire Picto comme tireur traditionnel argentique, il est également photographe. Il travaille à la chambre 20x25, un dispositif particulièrement exigeant. La prise de vue et le tirage sont pour Payram indissociables, permettant à chaque fois le travail et la maîtrise de la lumière.