Quels procédés et supports choisir pour vos premières ventes de tirage ?

Vous commencez vos premières expositions et vous réalisez vos toutes premières ventes ? Si vous hésitez sur le meilleur choix du procédé, du support, sur le format ou encore sur les finitions, cet article vous permettra de vous assurer le choix optimal pour vos ventes de tirages photographiques. Au-delà de l’aspect esthétique, vos choix techniques peuvent devenir des arguments de vente et auront une incidence sur vos prix de vente.
 
Le choix du procédé et du support comme argument de vente ?
 
Le choix technique de procédé et de support va apporter des arguments supplémentaires lors de la vente de votre tirage photographique auprès d’un public de collectionneurs novice ou avertis.
La permanence du procédé est l’une des principales demandes de l’acquéreur. Pour vos ventes il conviendra donc de s’orienter vers un procédé d’impression jet d’encre pigmentaire qui offre une durée de vie plus longue que le tirage argento-numérique en Lambda. On estime aujourd’hui sa permanence pouvant aller jusqu’à 110 ans.
En informant votre acquéreur du procédé d’impression, vous garantissez que le tirage aura une meilleure durabilité dans le temps, à condition que le tirage soit conservé dans des conditions optimales avec une température de 20° et un taux d’humidité n'excédant pas les 50%. Il est important de noter qu’un tirage exposé en pleine lumière du jour et dans un environnement où l’humidité varie en fonction de la saison, il sera soumis à une dégradation plus rapide.
 
D’un point de vue du support, le papier peut se révéler un atout esthétique à votre photographie. Ce choix relève de votre pratique artistique, c’est à vous de choisir ce qui convient le mieux : en fonction, l’épaisseur sera plus ou moins importante, le blanc, plus ou moins éclatant… Vous pouvez optez pour des supports plus écologiques (lire notre article consacré), qui pourront également devenir un argument de vente.
 
Si vous travaillez en noir et blanc, vous pouvez aller encore plus loin en proposant un tirage en piezographie, ces encres aux pigments de carbone permettent d’atteindre une permanence bien supérieure à celle des encres pigmentaires. Le charbon étant un sédiment fossile inaltérable, le tirage se détruira par la disparition de son support soit au minimum 280 ans… Les collectionneurs seront particulièrement attentifs sur ce point.
 
La Piezographie est un procédé de tirage plus coûteux, il faudra par exemple compter 91,51€* pour un format 60 x 80 cm contre 64,24€ pour un simple tirage jet d’encre. Ce prix sera bien évidemment amorti sur votre prix de vente. Si les tarifs sont connus dans le second marché dans les salles de ventes aux enchères, ceux des ventes des tirages en galerie ou en direct sont plus difficiles à estimer. Il existe alors une règle simple qui consiste - pour un photographe qui vend ses premiers tirages avant d’obtenir une cote réelle - de multiplier par 3 le prix de production d’un tirage. À cela, il est possible d’ajouter la valeur esthétique qui peut participer à augmenter le tarif, mais il est essentiel pour un débutant de rester dans des normes simples et qui se justifient facilement.
 
Quel format choisir ?
 
Au début des années 2000, on a assisté dans les foires et dans les galeries à l’explosion des grands voire très grands formats de tirages. Cette mouvance s’est peu à peu réduite à certains photographes qui en ont fait leur marque de fabrique. Un tirage trop grand pose des problèmes de transport et de conservation. Pour débuter il est donc préférable de s’orienter vers des formats petits ou moyens. D’ailleurs, une même image peut-être vendue en plusieurs exemplaires à différents formats, mais il est nécessaire que cela soit pensé dès le départ pour que le collectionneur soit informé du nombre d’exemplaires qui existera dans le futur sur le marché. La photographie souffre de sa reproductibilité, ce qui explique pourquoi la photographie se vend moins chère que la peinture par exemple. La grande majorité des professionnels dans les foires ou en galerie conseille d’ailleurs aux jeunes photographes de ne pas éditer de tirages à trop d’exemplaires. Le code général des impôts impose la règle des 30 exemplaires pour que l’œuvre soit considérée comme une œuvre d’art, mais il convient de penser que c’est la rareté qui augmente la valeur des tirages. Pensez donc au nombre d'exemplaires de vente de votre image, pouvant aller de l’œuvre unique à quelques exemplaires ! Attention à ne pas changer les règles du jeu en cours de route au risque de poursuites par vos précédents acheteurs.
 
Des tirages avec ou sans finition ?
 
C’est au moment de la vente, que l’acheteur peut être amené à vous demander une finition spécifique, si une partie des acquéreurs souhaite exposer le tirage, il conviendra alors de proposer l’encadrement adapté, au frais de l’acheteur, dans le cas où la réalisation du cadre ne fait pas partie intégrante de l’œuvre par exemple. Un autre partie des acquéreurs, ayant un profil de collectionneur, préférera le tirage nu sans aucune finition, afin de conserver votre tirage dans une boîte qu’il choisira de sortir de temps à autre ou juste le temps d’une exposition…
 
 
*Tarifs TTC communiqués à la date du 2 mai 2022
 
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