Covid-19 : Que faire si votre exposition est annulée ?

Les événements culturels ont été les premiers impactés par la crise sanitaire du covid-19 qui touche l’ensemble du territoire. Les expositions et manifestations ont dû s’adapter à une situation sans précédent. Si des reports dans le temps se sont avérés possibles, beaucoup de photographes se retrouvent face à l’annulation de leur exposition, ce qui est un sérieux problème lorsque la production a déjà été réalisée. Pour palier à cette difficulté financière, voici quelques conseils, qui nous l'espérons, pourront vous aider à faire face à cette situation.
 
 
Mesures exceptionnelles du CNAP
 
Si le ministère de la culture a annoncé un plan de soutien pour les professionnels du secteur, ce sont les centres nationaux sectoriels qui vont apporter des réponses face aux difficultés spécifiques rencontrées par certains acteurs de la culture, artistes inclus. La photographie dépend du CNAP (Centre national des arts plastique). Ce dernier, abondé par les sociétés d’auteurs comme l’ADAGP ou la SAIF, a mis en place une aide spécifique à destination des photographes et des auteurs qui ont vu leurs événements annulés ou reportés suite au confinement. Si vous êtes dans cette situation, vous devriez pouvoir prétendre à ce soutien financier d’un montant maximum de 2500€, mais sous certaines conditions :
– Vous n’avez pas obtenu le maintien de la rémunération initialement prévue relative à une exposition annulée ou reportée par la crise sanitaire ;
– Vous avez un contrat ou une confirmation d’engagement de toute forme d’un commanditaire précisant son objet, une date d’exécution ou des dates de début et de fin comprise(s) dans la période de référence et une rémunération cumulée d’au moins 150€ ;
– Vous devez être inscrit à la sécurité sociale des artistes auteurs ;
– Vous ne devez pas occuper un emploi salarié permanent ;
– Vous n’avez pas bénéficier du secours exceptionnel du Cnap ni du Fonds de solidarité mis en place par l’Etat et les régions.
Si vous répondez à ces 5 critères, vous avez jusqu’à un mois après la date de levée de l’obligation de fermeture des lieux de diffusion ou de création, pour faire votre demande à cette adresse :
 
Vendre ses tirages
 
Les tirages que vous avez produits ont de la valeur. Vous pouvez donc les mettre en vente depuis certaines plateformes de vente en ligne. La plus récente est Smarty’s Arty, lancée le 20 avril et qui a déjà vendu une centaine d’œuvres. Si vous n’avez encore jamais vendu d’œuvres photographiques et que vous ne possédez donc pas de cote (chiffre attribué à chaque oeuvre vendue), il existe une règle tacite établie par le marché pour évaluer la valeur de vos premiers tirages photographiques mis en vente : celui de multiplier par 3 le montant de la production du tirage. Cela vous permettra de démarrer en douceur votre arrivée sur le marché. Une bonne estimation de vos photographies vous permettra de vous adresser sereinement aux collectionneurs.
L’autre cible potentielle reste les acquisitions publiques. Les œuvres des artistes peuvent rentrer dans les collections de FRAC ou celles des musées gérées par les DRAC. N’hésitez pas à vous renseigner auprès des structures de votre région. Des commissions d’acquisitions sont organisées chaque année, de plus avec la crise sanitaire, les acquisitions devraient s’accroître en faveur des artistes français.
Celle dirigée par le CNAP s’est vue reportée à une date encore non communiquée.
 
De nouvelles dates, un nouveau lieu d’exposition ?
 
Votre exposition a été annulée, mais il est peut-être possible de demander un report auprès du lieu qui devait vous accueillir. Si, pour des raisons logistiques, l’exposition ne peut être décalée, commencez le démarchage des galeries, centres d’art consacrés à la photographie ou encore lieux d’exposition. Votre exposition est déjà produite et ne nécessite ainsi aucun nouvel investissement de votre part, hormis le temps que vous consacrerez à la rédaction de dossier de soumission.
 
 
Quelques liens utiles :
 
© Marine Ferrante