L'impression jet d'encre

Parmi les techniques d'impression numérique, le jet d'encre est celle que privilégient aujourd'hui de nombreux photographes. La précision du détail, la qualité des encres, la grande variété des supports et leur stabilité dans le temps en font l’un des procédés les plus utilisés pour la photo d’art.
 
Un processus éprouvé
 
L’impression jet d’encre repose sur la réalisation, à partir d'un fichier numérique, d’une image monochrome ou couleur à l’aide d’une imprimante grand format — ou « traceur ». L’image est produite par projection de microgouttelettes d'encres sur le papier, qui les fixe.
 
L’impression jet d’encre pigmentaire emploie une encre composée de matière organique encapsulée dans de microscopiques bulles de résine. Cette technique, associée à la taille des particules et aux nombreux autres ingrédients qui entrent dans la composition des encres, offre une bonne résistance des impressions aux altérations du temps et garantit une belle intensité des couleurs et des tons.
 
Si les couleurs de base sont le cyan, le magenta et le jaune, associées au noir, la gamme de couleurs est aujourd’hui très riche, et les traceurs les plus perfectionnés peuvent utiliser jusqu’à douze encres différentes ! L’utilisation de ces multiples tons permet d’obtenir une gamme de couleurs bien supérieure à celle de la quadrichromie traditionnelle.

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Préparation des fichiers et impression
 
Première étape de l’impression, les fichiers sont préparés dans un logiciel qui pilote l’imprimante : le RIP, ou « Raster Image Processor ». Il permet d’analyser les visuels, définir le taux et la qualité d’agrandissement, gérer la colorimétrie et assembler les visuels entre eux. En effet, le papier étant conditionné en rouleaux de 150 cm de large pour les plus grands, les petits formats sont imbriqués pour optimiser l’utilisation du support. 
 
Le papier choisi est ensuite chargé sur le traceur, une mire de test est imprimée puis l’impression est lancée. Sa durée varie selon le support choisi, la taille et la qualité d’impression. Le rouleau de papier est ensuite coupé, les tirages sont mis au format par le tireur sur un massicot manuel, protégés sur leur face imprimée puis conditionnés à plat ou en rouleau.
 
Jet d’encre pigmentaire ou argento-numérique ?
 
Au-delà de leur différence de procédé, tirage argento-numérique et pigmentaire présentent tous deux de vrais atouts. Sur le plan du rendu colorimétrique, le tirage jet d’encre bénéficie d’un gamut plus étendu que celui de l’argento-numérique et offre un piqué soutenu. Attention cependant à choisir le papier le plus adapté en fonction du rendu souhaité. Le tirage argentique sera également moins sensible aux abrasions et aux traces mécaniques. 
 
Les deux procédés offrent une large variété de supports, surtout depuis l’arrivée des papiers Fine Art en jet d’encre, et de type baryté ou spéciaux, comme les papiers japonais. En matière de tarifs, l’argentique sera moins onéreux que le jet d’encre. En revanche, en fonction de la qualité des encres et des papiers, ce dernier affiche une durée de conservation plus longue.